Locomotive à vapeur musée BR 80 du Musée de Bochum-Dahlhausen

Les locomotives-tender de la série 80 faisaient partie du premier plan de standardisation de la DRG et étaient prévues pour le service de manœuvre dans les grandes gares voyageurs. Lors de leur construction, l'objectif était de réduire au maximum le poids au profit d'une chaudière performante. Le diamètre de 1250 mm initialement prévu pour les roues des essieux couplés fut réduit à 1100mm. La vitesse maximale exigée n’étant que de 45 km/h, ce diamètre paraissait suffisant. D’autres « économies de poids » purent être réalisées sur les cylindres, les essieux et la transmission. Du fait du châssis très bas, la suspension à ressort posait un grand problème, mais finalement, les ressorts de suspension purent encore être positionnés sous les paliers d’essieux afin d'assurer ainsi un profil suffisamment dégagé, même avec des bandages de roue usés. Le programme de types standardisés permit qu’entre 1927 et 1929, quatre firmes différentes (Hohenzollern, Union, Hagans/Wolf, et Jung) livrent au total 39 machines (80 001-039), qui immédiatement prirent leur service dans de nombreuses gares sur tout le territoire impérial. Toutes les locomotives survécurent à la seconde guerre mondiale. 22 arrivèrent à la DR, 17restèrent à la DB. Avec la livraison de nouvelles locomotives de manœuvre diesel de la série V 75 à partir de 1962/63, les « Bullis » immatriculées dans le parc de la DR devinrent superflues. Mais au moins 20 machines à trois essieux couplés trouvèrent un nouvel emploi comme locomotives d’usine dans divers ateliers principaux. La dernière survivante de ces affectations, la 80 019, fut réformée seulement en novembre 1984 au Raw Engelsdorf, puis mise à la ferraille en mai 1987. Deux locomotives de la DR, les 80 009 (propriétés privées à Berlin) et 023 (SEM à Chemnitz), ont pu être conservées pour la postérité. A partir de 1946, toutes les futures locomotives DB (80 005, 013-016, 028-039) se trouvaient dans la RBD/BD. A la fin de leur carrière, les 80 étaient affectées uniquement à Schweinfurt et le 15 avril 1964, la 80 031 fut la dernière à quitter le service. Dix exemplaires eurent une seconde chance en tant que locomotives industrielles dans des exploitations minières et mines de charbon en Rhénanie du Nord Westphalie et en Basse-Saxe. L’ancienne 80 039, dernière survivante, fuma encore jusqu'en août 1977 à la Ruhrkohle AG. Cinq de ces « Bullis de mine », les 80 013 (DDM), 014 (SEM Heilbronn), 030 (DGEG), 036 (VSM Pays-Bas) et 039 (Hammer EF), purent être conservées.