Locomotive à vapeur série 44 avec tender bassine

Quelques années seulement après la Seconde Guerre mondiale dévastatrice, l'économie ouest-allemande a connu un essor insoupçonné. L'introduction du D-mark allemand en 1948 marqua le début des années fastes du Miracle économique et dès 1950, le revenu réel de la famille ouvrière moyenne avait dépassé le niveau d'avant-guerre. En tant que principal moyen de transport, la jeune Deutsche Bundesbahn devait être la hauteur de cette évolution fulgurante. Les lourdes locomotives pour trains de marchandises étaient particulièrement demandées, et heureusement, la DB put reprendre plus de 1000 exemplaires de la lourde série 44 à trois cylindres. Les 44 faisaient partie des meilleures locomotives unifiées que la Reichsbahn avait construites à partir de 1926. Néanmoins, la DB entreprit immédiatement d'apporter quelques améliorations techniques qui, souvent, réduisaient également les frais d'entretien. Sur la série 44, le tablier frontal devait être supprimé, la pompe à air et la pompe d'alimentation devaient être déplacées des niches de la boîte à fumée vers le milieu de la chaudière pour faciliter l'entretien et la fermeture centrale de la boîte à fumée devait être supprimée comme sur toutes les autres locomotives à vapeur de la DB. Des écrans pare-fumée Witte remplacèrent les grands écrans Wagner ou furent installés sur les locomotives construites pendant la guerre. En 1950, ses propres ateliers de réparation étant surchargés, la Bundesbahn confia la 44 1143 de Schweinfurt à l'usine de locomotives Krauss-Maffei, à Munich. Quelques mois plus tard, la locomotive brillait d'un nouvel éclat, mais elle n’avait plus du tout la même allure - des écrans pare-fumée Witte, plus de tablier et les pompes installées au milieu de la locomotive. Curieusement, le verrouillage central de la boîte à fumée fut conservé, mais on cherchait en vain l'Indusi (dispositif d'arrêt automatique), pourtant déjà très répandu à l'époque. Le plus marquant était cependant le tender-bassine 2'2'T30 nouvellement couplé à la locomotive et qui accompagnait en principe les séries 52 et 42. Le service d'exploitation n'a pas dû se réjouir de cette combinaison inhabituelle, car car la perte de 4 mètres cubes de réserve d'eau par rapport au tender classique n'était pas négligeable. Sur le réseau miniature, cette Jumbo devrait également attirer l'attention! Grâce à elle et aux nombreuses autres locomotives à vapeur Märklin de l'époque III, il est possible de montrer de manière impressionnante la diversité des différents types de locomotives pendant les années du Miracle économique. A l'époque, il fallait que les locomotives roulent, on ne connaissait pas la notion de « cooperate Design ». Il semblait plus important d'avancer « à toute vapeur ». La 44 1143 est d'ailleurs une exception intéressante, à l'instar du modèle Märklin Insider, une pièce unique très réussie. Certes, il existait à la DB trois autres 44 avec tender-bassine. Mais ceux-ci étaient plus grands, contenaient 34 mètres cubes d'eau et avaient été spécialement construits en 1942 par Borsig pour la 44, à titre d'essai.