Coffret de voitures voyageurs «Rheingold»

De nouveaux critères ont marqué de leur empreinte, au début des années 60, le trafic à grande distance de qualité supérieure. De manière enthousiaste, les Chemins de fer fédéraux allemands annoncent en 1962 leurinte future : « Un grand nom dans le monde des chemins de fer européens retrouve un nouveau lustre. À partir du 27 mai 1962, qui marque le début de l’horaire d’été cette année-là, un train « Rheingold » flambant neuf, des Chemins de fer fédéraux allemands, va circuler entre Amsterdam et Bâle. Ce train poursuivra la tradition de cet ancêtre de renom qui, dans les années vingt et trente, faisait partie de ce que le rail en Europe avait de plus élégant à offrir. » Le nouveau train Rheingold fut entièrement constitué de wagons nouvellement construits. Des machines modifiées de la Série E 10 (qui deviendra la Série E 10.12), dont le train d’engrenages avaient été modifié pour permettre d’atteindre une vitesse maximale de 160 km/h, furent les premières à servir de locomotive de traction. Les Chemins de fer fédéraux allemands acquirent quatre nouveaux types de wagons pour leur train de prestige. En complément des wagons à compartiments avec couloir latéral (Modèle Av4üm-62), connus des trains rapides normaux, il y eut pour la première fois, dans le cadre du trafic à grande distance, des wagons à couloir central (Modèle Ap4üm-62). Les wagons panoramiques (Modèle AD4üm-62), dans le belvédère, entièrement vitré, du haut duquel les voyageurs jouissaient d’une vue dégagée sur le magnifique paysage, en était le caractère distinctif. Du haut de point de vue et dans les wagons à couloir central, il était possible de faire pivoter les sièges, de telle sorte que les voyageurs puissent toujours voyager en étant assis dans le sens de la marche. Avec des boissons et de petits snacks, le bar du wagon panoramique invitait à s’attarder. Les voyageurs d’affaires pouvaient s’acquitter de leurs tâches. Les nouveaux wagons-restaurants (Modèle WR4üm-62) comportaient un espace bistro à deux étages, qui leur valu bientôt la désignation de « Wagons-restaurants à bosse ». À deux étages pour permettre de loger un plus grand nombre de places dans la salle à manger. Des températures agréables dans les wagons étaient assurées par les vitres métallisées or et, naturellement, un climatiseur. Les locomotives et les wagons étaient facilement reconnaissables de l’extérieur à la peinture élégante bicolore, avec un garde-fou de couleur bleu cobalt et une paumelle de couleur beige. Un logo « Rheingold » attirait le regard sous le belvédère. À partir de mai 1965, le « Rheingold » circula en tant que Trans-¬Europ-Express (TEE). Dans la mesure où était prévu pour les trains TEE, une peinture bicolore avec garde-fou rouge, les locomotives et les wagons furent repeints en conséquence. La mise en service des wagons panoramiques et des wagons-restaurants à deux étages pris fin en mai 1976. L’horaire d’été 1979 marqua la fin du « Rheingold » traditionnel entre Hoek van Holland et la Suisse. Il ne roula plus qu’entre Amsterdam et Genève. À partir du 23 mai 1982, le trafic des trains se limita à la relation Amsterdam – Bâle CFF. Jusqu’au 30 mai 1987, le « Rheingold » serpenta encore, jour après jour, à travers l’enchevêtrement de voies de la Ruhr, en passant à la hauteur du dôme de Cologne, ainsi que du rocher de la Lorelei et traversa la plaine basse du Rhin supérieur entre la Forêt Noire et les Vosges. Ainsi disparut des voies le train légendaire des Chemins de fer fédéraux allemands – mais pas pour toujours : depuis 2007, le Musée des transports de Nuremberg fait circuler, sous le nom de « TEE Rheingold », un train affrété et touristique dans lequel sont également insérés quelques véhicules d’origine des trains « Rheingold » de 1962. À côté des wagons à compartiments et à couloir central, ce train comporte aussi, à nouveau, un wagon panoramique.