Autorail VT 95.9 avec remorque à deux roues VB 141.2

Autorail VT 95.9 avec remorque à deux roues VB 141.2 Les premiers autorails naquirent dès les années 1930 du souhait de développer des véhicules simples et légers en utilisant des pièces et modules issus de la construction de camions et d’autocars. Peu après la fin de la seconde guerre mondiale, l’administration qui devait devenir la Bundesbahn se rendit compte que seule l’utilisation étendue de tels autorails pouvait maintenir l’exploitation sur de nombreuses lignes secondaires non rentables face à la concurrence croissante de la route. En 1949, l’usine de wagons Uerdingen se vit donc confier le soin de développer un tel engin. Entre mars et août 1950, onze prototypes équipés d’un moteur Büssing (110 ch) monté sous le plancher purent être mis en service. Avec le VT 95 912 (futur VT 95 9112) suivit, en novembre 1950, le dernier véhicule de pré-série, qui joua surtout le rôle de précurseur. Une autorisation spéciale du ministre des transports permit d’allonger l’empattement de cet autorail à 6000 mm. L’allongement de la caisse du wagon permit en outre d’offrir suffisamment de places. Après des essais approfondis, c’est toute une famille d’autorails qui vit le jour dans les années 1950. A partir de 1952, une première série de 60 unités des VT 95 à moteur unique sortit des usines. Si l’empattement fixe de 6000 mm avait été conservé, le modèle connut quand même quelques modifications : La partie frontale était désormais arrondie et équipée de lanterneaux au-dessus du poste de conduite. Toutefois, la faible puissance du moteur des autorails posa rapidement problème dans les régions à fortes rampes, rendant impossible la traction d'une remorque (VB 142). C’est ainsi que la DB eut l’idée de concevoir une remorque légère pour transporter vélos et bagages. Ainsi, en 1951, sept remorques à deux roues (VB 141 200-206) furent d’abord commandées pour le VT 95. Il s’agissait d’une version très simple : La caisse du wagon reposait de manière symétrique sur l’essieu non freiné ; elle était équipée de chaque côté respectivement d’un attelage Scharfenberg et d’une béquille permettant de garer le wagon de manière indépendante. Outre l’espace central dédié aux bagages, le volume intérieur de la remorque de 4,98 mètres de long et de près de 2 tonnes permettait de ranger huit vélos au total. De chaque côté, trois portes pliantes permettaient le chargement et déchargement indépendants des vélos et des bagages. Après des essais poussés avec les premiers exemplaires, la DB commanda 50 autres remorques du même type, qui furent livrées en 1955 en tant que VB 141 207-256. Jusqu’en 1955, cinq autres séries VT 95 succédèrent à la première, soit 496 autorails au total, avec une augmentation continue de la puissance grâce à l’installation de moteurs de 130 puis de 150 ch. Ces séries ultérieures n’avaient plus de lanterneaux. Des portes pliantes en trois parties, situées aux extrémités de la voiture, permettaient un échange rapide des usagers. Avec ces engins, la DB remplaça définitivement la locomotive à vapeur sur un grand nombre de lignes secondaires, car seule l’utilisation de ces autorails extrêmement économiques permit de maintenir l’exploitation de nombreuses lignes. Malheureusement, les remorques à deux roues ne s’avérèrent pas vraiment adaptées à l'usage quotidien, car les manœuvres fastidieuses dans les gares terminus nécessitaient à chaque fois de sortir les béquilles intégrées afin de maintenir le véhicule à l’horizontal. Avec la livraison d'un nombre croissant d'autorails bimoteurs VT98, le besoin de remorques à bagages disparut rapidement et fin 1964, il n’en restait plus que trois exemplaires. Elles furent finalement réformées le 1er janvier 1969, sous le nouveau numéro de série 941. A partir du milieu des années 1970, les autorails à moteur unique (série 795 à partir de 1968) furent également réformés. Le dernier exemplaire, le 795 445, dut quitter son service en 1983. De nombreux 795 trouvèrent une nouvelle vie à l’étranger et naturellement aussi sur des chemins de fer musée allemands. Le 795 240 (ex VT 95 9240), par exemple, fait partie du parc du musée de la DB.