Coffret: Train marchandises Länderbahn K.P.E.V.

Une « attraction » prussienne originale - le train marchandises prussien des Länderbahn avec une P8 et quatre wagons marchandises classiques. Particulièrement remarquable: le « wagon des douze apôtres », un wagon-jarres doté de douze jarres en faïence pour le transport de substances agressives telles l'acide sulfurique, l’oléum, l’acide chlorhydrique, l’acide nitrique, l’acide fluorhydrique et l’acide phosphorique ou encore les bases concentrées ou les produits chimiques très oxydants tels que le peroxyde d'hydrogène. Le wagon à bière de la brasserie Görlitz transporte quant à lui un liquide allemande tout à fait classique. Conformément au niveau technique de l'époque, le refroidissement était assuré par de la glace standard ou de la glace carbonique et la répartition du froid uniquement par la circulation de l’air, ce qui garantissait une température de +4°C jusqu’à -18°C. La bière arrivait donc bien fraîche chez le client. L’ensemble est complété par un wagon à ranchers chargé de planches grossières ainsi que l’inévitable fourgon de queue. Le tout est remorqué par la célèbre « bonne à tout faire » - la P8 prussienne. Au début du 20e siècle, les chemins de fer prussiens avaient d'urgence besoin d'une machine puissante et rapide à trois essieux couplés pour le service voyageurs sur les lignes de moyenne montagne et les régions vallonnées. En 1905, Robert Garbe, à l’époque chargé des acquisitions des chemins de fer prussiens, présente les plans d’une nouvelle machine 2C (230). Classée dans la catégorie P 8, elle était d'abord essentiellement prévue pour des trains rapides. Mais une petite erreur de construction vint contrarier la P 8: Son équilibrage des masses insuffisant lui conférait un roulement instable pour des vitesses élevées. L'autorisation visée par Garbe pour une vitesse maximale de 110 km/h, indispensable pour la qualification comme locomotive pour trains rapides, ne put être obtenue en raison de ces mauvaises qualités de roulement. La référence était 100 km/h. Après correction des défauts initiaux, la P8 évolua en l’une des constructions prussiennes de locomotive les plus réussies. Jusqu'en 1923, plus de 3500 unités de cette machine de tout juste 1200 ch furent fabriquées rien que pour les administrations ferroviaires allemandes. Presque toutes les usines allemandes de locomotives participèrent à sa construction. Presque chaque dépôt avait ses P8 ; elles remorquaient aussi bien des trains voyageurs que des trains marchandises et même assez souvent des trains rapides.